Les procédures de régulation et d’information sur les impacts

2. De quoi s'agit-il ?

2.3. Les outils d'information

Plans de Prévention de Risques (PPR)

Mis en avant par le Sommet de la Terre de Rio en 1992 et institué par la loi Barnier de 1995 en France, le principe de prévention s’inscrit dans le développement durable. Les services de l’Etat (Préfecture), en concertation avec les acteurs locaux élaborent des Plans de Prévention de Risques (PPR). Ils s’imposent aux PLU et SCoT.

Les risques sont classés en deux catégories : naturels (N) et technologiques (T).

Les risques naturels

Parmi les risques naturels, certains comme les inondations et les feux de forêts ont largement été aggravés par les activités humaines en anthropocène.

Les changements climatiques se traduisent notamment par :

  • des sécheresses plus sévères ; elles contribuent au dessèchement de la végétation et rendent ainsi la biomasse davantage inflammable ; de plus la déprise agropastorale a conduit à la colonisation d’anciens champs cultivés par des arbustes puis des arbres et a ainsi contribué à augmenter la biomasse combustible ; le développement de l’urbanisation à proximité des zones boisées voire à l’intérieur, en particulier sur le pourtour méditerranéen, a rendu les biens et les personnes plus vulnérables ; le déclenchement des incendies est majoritairement d’origine humaine, malveillance ou négligence.
  • des précipitations brutales (type épisodes cévenoles sur le pourtour méditerranéen) ; il en découle un ruissellement important aggravé par l’imperméabilisation des sols en milieu urbain qui accélère l’arrivée du pic de crue et en augmente l’intensité ; la construction de certains bâtiments a été trop souvent autorisée dans une zone inondable ou qui l’est devenue après coup, suite aux aménagements effectués en amont qui ont modifié la vulnérabilité.

Il apparait donc que ce type de risque n’est plus uniquement naturel.

Les risques technologiques résultent des activités humaines. Leurs impacts concernent aussi bien

  • la pollution de l’eau par une industrie chimique ou agroalimentaire,
  • la pollution de l’air par l’incendie (Lubrizol à Rouen en 2019) ou l’explosion (AZF à Toulouse en 2001) d’une usine chimique, ou des fuites radioactives d’une centrale nucléaire (à l’échelle mondiale plusieurs catastrophes ont déjà eu lieu (Three Mile Island aux USA en 1979, Tchernobyl en Ukraine en 1986, Fukushima au Japon en 2011),
  • la pollution des sols par des accidents ponctuels lors du transport de matières dangereuses,
  • la rupture d’un barrage (Malpasset en 1959).

Les PPR permettent d’informer les usagers du territoire sur le risque encouru grâce à un rapport de présentation et leur impose un règlement à respecter pour limiter l’exposition au risque et la vulnérabilité des biens et des personnes, à travers un plan de zonage et des contraintes d’urbanisme.

Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM)

Le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) informe les citoyens à l’échelle spatiale qui leur est le plus familière. Ce document est porté à la connaissance des élus ainsi que des habitants. Il est consultable en mairie et généralement disponible sur le site internet de la commune. Un document de synthèse existe à l’échelle départementale (DDRM).

Le DICRIM décrit les risques, les dispositifs de prévention et de protection dont se dote la commune. Il est adossé au PCS (Plan Communal de Sauvegarde) qui liste les actions à réaliser et qui fait quoi en cas de crise.

Par exemple, ces dispositifs permettent de gérer au mieux le logement temporaire dans des gymnases ou salles des fêtes, des habitants évacués de leur domicile en cas de tempête, inondation, feux ou autres catastrophes.

Atout

  • La réalisation des documents permet à tous les acteurs de la sécurité civile de travailler de manière concertée sur la question des risques et de bien se préparer aux situations de crise. L’efficacité des procédures est avérée.

Faiblesse

  • Peu de citoyens s’approprient vraiment les documents qui dépassent trop peu le cercle des élus et d’habitants impliqués dans la vie du territoire.