Les services écosystémiques

Site: Moodle UVED
Cours: Les relations Humains-Nature(s) en anthropocène
Livre: Les services écosystémiques
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: jeudi 21 novembre 2024, 13:07

Description

1. A propos de la séquence

Acquis d'apprentissage

  • Lister les principaux services écosystémiques 
  • Identifier les problèmes qui découlent de leur disparition.

Durée de la séquence

  • 20 min

2. Les services rendus par les écosystèmes


Le fonctionnement naturel des écosystèmes rend la planète habitable pour les humains, grâce à la production d’air sain, d’eau pure, de sols fertiles, d’aliments comestibles. Nous profitons de ces conditions favorables à notre développement. La Nature nous fournit ainsi gratuitement des bénéfices qui sont appelés des services écosystémiques (SE).

Diversité des services écosystémiques

2.1. D'où vient le succès de cette notion ?


Le Millenium Ecosystem Assessment (MEA) est un travail commandé par l’ONU. 1350 experts de 95 pays ont contribué à rédiger le rapport publié en 2005. Ce rapport a favorisé la diffusion de l’expression SE.

Le MEA a également mis en relation les SE avec diverses composantes du bien-être humain : la sécurité, les matériaux de base, la santé, les relations sociales et la liberté de choix et d’action.


Image adaptée de Rapport de synthèse de l'Evaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire (2005)


Légende

Légende du tableau mettant en relation les SE avec les composantes du bien-être humain

2.2. A quoi conduit ce raisonnement ?


Les SE garantissent gratuitement des bénéfices aux humains. Leur disparation et leur dysfonctionnement occasionnent des frais pour restaurer les fonctions perdues ou altérées. Les coûts de l’absence des SE peuvent ainsi être évalués.


Dès 1997, Costanza et al. ont publié dans la prestigieuse revue Nature un article fondateur. Ces scientifiques ont estimé à 33 millions de millions de dollars par an les bienfaits de 17 SE dans 16 biomes (grands types d’écosystèmes). En comparaison, le PNB de l’époque était deux fois plus faible.

Depuis 2007, TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity, structure développée à l’initiative des Ministres de l’Environnement du G8 plus 5 pays émergents) s’attache à mettre en lumière les coûts croissants liés à la perte de biodiversité et à la dégradation des écosystèmes à l’échelle globale, en apportant de nouvelles estimations de coûts, dans le but d’intégrer ces considérations dans les processus de décision.

Intérêts de toutes ces démarches
  • Faire prendre conscience de l’importance de la préservation des écosystèmes pour la survie pour l’humanité
  • Attirer l’attention des décideurs sur les bénéfices apportés par la biodiversité sur l’économie globale (par exemple la pollinisation par les insectes des plantes cultivées)
  • Mettre en lumière le coût croissant de l’effondrement de la biodiversité et de la dégradation des écosystèmes
Dérives potentielles
  • Cultiver l’idée que la Nature est à la disposition des humains pour assouvir tous leurs besoins sans limites
  • Monétariser les SE pour les faire payer aux usagers (pour accéder à des écosystèmes remarquables, pour prélever de l’eau, etc.)

2.3. Dans quel état sont les SE actuellement ?


L’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services) est chargée d’établir un bilan et un suivi de la biodiversité et des SE. Elle est l’homologue du GIEC pour le climat. Créée en 2012 à l’initiative des Nations Unies (PNUE, PNUD, UNESCO, FAO), elle rassemble 132 pays membres. Ses études aboutissent à la publication de rapports (thématiques, méthodologiques, régionaux) sur l’évaluation de la biodiversité et des SE. Elles reposent sur la contribution de plusieurs centaines de chercheurs et experts à partir de l’analyse de milliers d’articles scientifiques et de savoirs locaux. Ces travaux s’inscrivent dans le prolongement du Millenium Ecosystem Assessment. Les préconisations de l’IPBES sont prises en compte dans les accords internationaux (comme le CITES, convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).

Les principaux messages véhiculés dans le rapport de 2019 de l’IPBES à l’intention des décideurs sont exprimés selon les termes suivants :

  1. La nature et ses contributions vitales aux populations, qui ensemble constituent la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, se détériorent dans le monde entier
  2. Les facteurs directs et indirects de changement se sont intensifiés au cours des 50 dernières années
  3. Les trajectoires actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs de conservation et d’exploitation durable de la nature et de parvenir à la durabilité, et les objectifs pour 2030 et au-delà ne peuvent être réalisés que par des changements en profondeur sur les plans économique, social, politique et technologique
  4. Il est possible de conserver, de restaurer et d’utiliser la nature de manière durable et, en même temps, d’atteindre d’autres objectifs sociétaux à l’échelle mondiale en déployant de toute urgence des efforts concertés qui entraînent des changements en profondeur

3. Idées d'activités

  • Lister les SE d’une zone humide (une tourbière de montagne par exemple, ou zone humide proche) et les dysfonctionnements occasionnés par sa disparition.
  • Animer une fresque de la biodiversité : Fresque de la biodiversité

4. Ressources complémentaires

Références bibliographiques / webographiques

Pour aller plus loin...

5. Crédits

Cette leçon fait partie du Socle commun de connaissances et de compétences transversales sur l'anthropocène (S3C), produit par la Fondation UVED et soutenu par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

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Première édition :  septembre 2023