Les procédures de régulation et d’information sur les impacts
Site: | Moodle UVED |
Cours: | Les relations Humains-Nature(s) en anthropocène |
Livre: | Les procédures de régulation et d’information sur les impacts |
Imprimé par: | Visiteur anonyme |
Date: | jeudi 21 novembre 2024, 15:38 |
1. A propos de la séquence
Acquis d'apprentissage
- Aborder quelques outils parmi la diversité des procédures qui permettent de limiter les impacts anthropiques sur l’environnement et informent le public sur les risques
Durée de la séquence
- 20 min
2. De quoi s'agit-il ?
Depuis l’ère préindustrielle, les activités humaines ont :
- multiplié les risques technologiques (causant de multiples pollutions chimiques de l’air, de l’eau, des sols)
- aggravé les risques dits naturels par les changements climatiques (augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les canicules, les sécheresses, les fortes pluies, les tempêtes).
En conséquence, les structures en charge de l’aménagement du territoire et de la prévention des risques (services de l’Etat, collectivités territoriales notamment) ont développé des outils destinés à :
- réguler notre impact sur l’environnement
- informer les citoyens sur les risques qui existent sur leur lieu de vie.
2.1. Les outils de régulation
Zéro Artificialisation Nette (ZAN)
La loi « climat et résilience » (2021) a fixé un objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) à l’horizon 2050. Un objectif intermédiaire fixe une diminution par deux des surfaces artificialisées entre 2021 et 2031. Le ZAN peut s’exprimer à travers les SCoT et les PLU (voir ci-dessous).
Atouts
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Faiblesses
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Pour aller plus loin dans la préservation des sols, certains acteurs (milieu associatif notamment) militent en faveur du ZAB (Zéro Artificialisation Brute). L’arrêt de toute artificialisation serait alors préconisé pour les milieux à forts enjeux tels que les littoraux (pour limiter l’érosion du trait de côte), les zones humides (pour garantir les services écosystémiques) et les villes (pour sanctuariser les espaces verts).
Plan Local d’Urbanisme (PLU) / Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)
Ces documents de planification de l’urbanisme aux échelles communales (Plan Local d’Urbanisme) et inter-communales (Schéma de Cohérence Territoriale) ont été institués par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU, 2000). Ils formalisent le projet de la commune à horizon d’une quinzaine d’années dans le cadre d’un PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable). Il s’agissait donc au début du 21ième siècle d’inscrire le développement durable au cœur des projets de territoire. Le DD et la transition écologique y sont déclinés à travers des axes stratégiques, des orientations et un programme de mesures adaptés au territoire. Ces documents contiennent également les zonages, sources de conflits fréquents entre les acteurs : ils fixent les zones à urbaniser, la densité d’habitants autorisée, les zones agricoles ou naturelles à conserver.
Atouts
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Faiblesses
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Le SRCE
Études d'Impact sur l'Environnement (EIE)
Les EIE (Études d'Impact sur l'Environnement) sont à la fois des outils de régulation et d’information. Une séquence spécifique sur les EIE est disponible dans le socle.
2.2. Les conséquences de l'artificialisation des sols
L’artificialisation des sols s’est énormément accélérée au cours de l’anthropocène. Dans sa définition couramment admise elle correspond à la perturbation d’un sol naturel, agricole ou forestier pour des besoins d’urbanisation, conduisant le plus souvent à son imperméabilisation sous une couche de bitume, de béton ou autre surface qui ne permet plus la pénétration de l’air et de l’eau dans le sol sous-jacent.
En France, les sols artificialisés ont augmenté d’environ 50 000 ha/an entre 1982 et 2018 (données Agreste)
Ce phénomène présente de multiples impacts :
- Perte de surface agricole, devenue indisponible pour la production alimentaire.
- Déstockage du carbone du sol pendant la phase chantier, et réduction de la capacité de séquestration de carbone dans le sol imperméabilisé (notion de service écosystémique).
- Fragmentation (due à la voierie notamment) et destruction d’habitats favorables à la biodiversité (en particulier à la faune du sol).
- Augmentation du ruissellement, facteur d’aggravation des crues.
- Création d’ilots de chaleurs urbains, facteur d’aggravation des canicules.
- Surfaces fortement émettrices de dioxyde de carbone et autres polluants urbains, facteur de dégradation de la santé publique.
Il existe un Observatoire de l’artificialisation des sols qui assure un suivi de ces surfaces, décliné en différents indicateurs rassemblés dans un tableau de bord. Ces observatoires sont des outils désormais classiquement utilisés pour décrire les impacts de l’Homme sur l’environnement, grâce à la gestion des données (en particulier d’images aériennes issues de survols avions, drones, satellites) dans des Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) qui permettent de les cartographier.
2.3. Les outils d'information
Plans de Prévention de Risques (PPR)
Mis en avant par le Sommet de la Terre de Rio en 1992 et institué par la loi Barnier de 1995 en France, le principe de prévention s’inscrit dans le développement durable. Les services de l’Etat (Préfecture), en concertation avec les acteurs locaux élaborent des Plans de Prévention de Risques (PPR). Ils s’imposent aux PLU et SCoT.
Les risques sont classés en deux catégories : naturels (N) et technologiques (T).
Les risques naturels
Parmi les risques naturels, certains comme les inondations et les feux de forêts ont largement été aggravés par les activités humaines en anthropocène.
Les changements climatiques se traduisent notamment par :
- des sécheresses plus sévères ; elles contribuent au dessèchement de la végétation et rendent ainsi la biomasse davantage inflammable ; de plus la déprise agropastorale a conduit à la colonisation d’anciens champs cultivés par des arbustes puis des arbres et a ainsi contribué à augmenter la biomasse combustible ; le développement de l’urbanisation à proximité des zones boisées voire à l’intérieur, en particulier sur le pourtour méditerranéen, a rendu les biens et les personnes plus vulnérables ; le déclenchement des incendies est majoritairement d’origine humaine, malveillance ou négligence.
- des précipitations brutales (type épisodes cévenoles sur le pourtour méditerranéen) ; il en découle un ruissellement important aggravé par l’imperméabilisation des sols en milieu urbain qui accélère l’arrivée du pic de crue et en augmente l’intensité ; la construction de certains bâtiments a été trop souvent autorisée dans une zone inondable ou qui l’est devenue après coup, suite aux aménagements effectués en amont qui ont modifié la vulnérabilité.
Il apparait donc que ce type de risque n’est plus uniquement naturel.
Les risques technologiques résultent des activités humaines. Leurs impacts concernent aussi bien
- la pollution de l’eau par une industrie chimique ou agroalimentaire,
- la pollution de l’air par l’incendie (Lubrizol à Rouen en 2019) ou l’explosion (AZF à Toulouse en 2001) d’une usine chimique, ou des fuites radioactives d’une centrale nucléaire (à l’échelle mondiale plusieurs catastrophes ont déjà eu lieu (Three Mile Island aux USA en 1979, Tchernobyl en Ukraine en 1986, Fukushima au Japon en 2011),
- la pollution des sols par des accidents ponctuels lors du transport de matières dangereuses,
- la rupture d’un barrage (Malpasset en 1959).
Les PPR permettent d’informer les usagers du territoire sur le risque encouru grâce à un rapport de présentation et leur impose un règlement à respecter pour limiter l’exposition au risque et la vulnérabilité des biens et des personnes, à travers
un plan de zonage et des contraintes d’urbanisme.
Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM)
Le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) informe les citoyens à l’échelle spatiale qui leur est le plus familière. Ce document est porté à la connaissance des élus ainsi que des habitants. Il est consultable en mairie et généralement disponible sur le site internet de la commune. Un document de synthèse existe à l’échelle départementale (DDRM).
Le DICRIM décrit les risques, les dispositifs de prévention et de protection dont se dote la commune. Il est adossé au PCS (Plan Communal de Sauvegarde) qui liste les actions à réaliser et qui fait quoi en cas de crise.
Par exemple, ces dispositifs permettent de gérer au mieux le logement temporaire dans des gymnases ou salles des fêtes, des habitants évacués de leur domicile en cas de tempête, inondation, feux ou autres catastrophes.
Atout
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Faiblesse
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3. Idées d'activités
- Consulter le site de Géorisque pour identifier les risques sur les communes de son choix.
- Visualiser sur la carte interactive pour un risque donné, pour un territoire choisi (par exemple visualiser les sites et sols pollués).
- Consulter le DICRIM d’une commune au choix. Déterminer les risques inhérents à l’anthropocène.
- Visualiser l’artificialisation des sols et imaginer des moyens d’atteindre le ZAN sur son territoire :
- grâce à l’outil SPARTE
- grâce au Portail de l'artificialisation des sols
- grâce à l'atlas IGN de l'anthropocène (Artificialisation des sols, p.10)
- Travailler sur un PLU au choix afin de dégager en quoi ils permettent de réguler les impacts environnementaux sur le territoire (thématique eau, déchets, mobilité, artificialisation en particulier)
4. Ressources complémentaires
Références bibliographiques / webographiques
Ouvrages
- Les enjeux de l'artificialisation des sols : diagnostic, Comité pour l'Economie Verte, 2019
- Recueil de document d'urbanisme pour la transition écologique, ADEME, 2022
Site web
5. Crédits
Cette leçon fait partie du Socle commun de connaissances et de compétences transversales sur l'anthropocène (S3C),
produit par la Fondation UVED et soutenu par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Elle est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons - 4.0 International
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Pour la formation continue ou professionnelle, les modalités d’usage sont à déterminer avec UVED et doivent faire l’objet d’un contrat définissant les conditions d’usage et de commercialisation. Contact : s3c@uved.fr
Première édition : octobre 2023