L'action sous anthropocène : décolonialité et justice épistémique

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Cours: Éduquer pour former à/en/par l'anthropocène
Livre: L'action sous anthropocène : décolonialité et justice épistémique
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: vendredi 21 février 2025, 19:05

Description

1. A propos de la séquence

Acquis d'apprentissage

  • savoir : concepts proposés et de leur signification : colonialité, épistémologies du Sud, injustice épistémique
  • savoir-faire : capacité de mettre en perspective, de façon réflexive, l’armature intellectuelle que propose la science occidentale
  • savoir-être : s’autoriser à penser le monde d’une façon plus respectueuse de la diversité humaine sans disqualifier la science occidentale. Il s’agit d’éclairer nos choix en plaçant la science dans son contexte politico-historique tout en assumant, en connaissance de cause, notre attachement à toutes les formes de savoir et en particulier ceux associés à la science occidentale.

Temps d'apprentissage

  • 15 min

2. Action sous anthropocène, décolonialité, justice épistémique

L’idée force de la leçon est de soulever la question de l’origine de la connaissance mobilisée pour faire face aux désordres de l’anthropocène. Il s’agit d’ouvrir un débat autour de l’adéquation des savoirs scientifiques occidentaux pour faire face à ces désordres dont l’essentiel est attribuable précisément à la modernité occidentale, elle-même consubstantielle aux savoirs scientifiques en question.

Trois concepts sont proposés : 

  1. colonialité, 
  2. épistémologie du Sud
  3. injustice épistémique. 

La mobilisation de ces concepts permet de penser une alternative sur le front des connaissances, complémentaire aux sciences occidentales. La mobilisation de ces concepts doit également permettre de poser un diagnostic initial de l’adéquation entre connaissances mobilisées et acteurs de l’action envisagée.


2.1. Vidéo

Jean Paul Vanderlinden, professeur à l'Université Paris Saclay et l'Université de Versailles St Quentin en Yvelines, soulève dans cette vidéo (9'49) la question de l’origine de la connaissance mobilisée pour faire face aux désordres de l’anthropocène. La mobilisation des concepts de colonialité, d'épistémologie du Sud, et d'injustice épistémique permet de penser une alternative sur le front des connaissances, complémentaire aux sciences occidentales.

3. Mise en pratique

Questions pour débat avec des étudiant.e.s



Quelle peut être la place de la science pour faire face à l’anthropocène ?

L’objectif ici est de permettre de réaffirmer l’importance du discours scientifique occidental en complément à d’autres modalités de production et de mobilisation de connaissances. L’objectif est également de permettre de montrer que certains discours, dont le discours scientifique, sont intimement liés historiquement, géographiquement et, fonctionnellement avec l’anthropocène, et que la recherche de solution ailleurs peut, doit, faire sens.

Y a-t-il d’autres sources de connaissances, outre la science, pour faire face à l’anthropocène ?

L’objectif ici est d’envisager l’existence de connaissance, tels les savoirs autochtones et autres savoirs vernaculaires, qui doivent être mobilisées pour faire face à l’anthropocène. Il s’agit aussi d’aborder l’existence des épistémologies du sud.

Lorsque les gens sont affectés par les dérèglements de l’anthropocène, pour quoi leur avis compte-t-il ?

L’objectif ici est d’aborder la question de l’importance de la parole des victimes, en particulier la parole des victimes appartenant à un groupe dit subalternisé. Il s’agit également de penser les enjeux de justice épistémique, du caractère différencié des impacts et de la vulnérabilité au sud et au nord en regard des connaissances mobilisées.

Analyse d'une vidéo présentant une situation d'injustice épistémique en situation de colonialité


Inuuniddinni Ilaaralaaor (Une part de nous), 2021, 22'35

Depuis 2021, une équipe de recherche française s'est rendue à Ittoqqortoormiit dans le cadre d’un projet de recherche, afin de comprendre la manière dont les habitant·es de la ville vivent, ici, à Ittoqqortoormiit. Parmi les histoires qui ont été racontées, de nombreuses ont souligné l’importance du narval. L’année 2021, où seulement deux narvals ont été capturés, est revenue au fils des discussions. Tout comme l’introduction des quotas depuis 2004 et les tensions autour de leur fixation, tandis que les restrictions environnementales sur la chasse sont décidées en prenant peu en compte les spécificités et les savoirs locaux. Ces histoires nous paraissent importantes, et nous avions envie de les réitérer. Ce documentaire vise à montrer que l'implication des membres de la communauté doit permettre d'atteindre une situation plus juste.
Inuuniddinni Ilaaralaaor (2023) s'incrit dans le cadre des projets SeMPER-Arctic et PREFER.
Producers/Producteur·trices: Jeanne Gherardi, Olena Madsen, Tanguy Sandré, Jean-Paul Vanderlinden and Zhiwei Zhu.

4. Crédits

Cette leçon fait partie du Socle commun de connaissances et de compétences transversales sur l'anthropocène (S3C), produit par la Fondation UVED et soutenu par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

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Première édition :  septembre 2024