Introduction aux limites planétaires
2. Que sont les limites planétaires ?
2.2. Dépassement des limites planétaires
En 2009, 3 limites sont déjà réputées franchies :
- Le changement climatique (avec à l’époque une concentration de 387 ppm de CO2 atmosphérique, supérieure à la limite fixée à 350 ppm) ;
- L’intégrité de la biosphère (avec un taux supérieur à 100 extinctions par million d’espèces et par an, plus de 10 fois supérieur à la limite fixée à 10 extinctions par million d’espèces et par an) ;
- Les cycles biogéochimiques, avec 121 Mt/an de N2 prélevés dans l’atmosphère par les activités humaines, pour une limite proposée à 35 Mt/an.
En 2015, la limite relative aux cycles biogéochimiques est également franchie en ce qui concerne le phosphore (extrait des mines et utilisé pour fertiliser les sols). Une quatrième limite est franchie :
- Le changement d’affectation des sols : la surface couverte de forêts est estimée à 62% de ce qu’elle était avant défrichement par l’humanité, ce qui est inférieur à la limite proposée, égale à 75%.
En 2022, de nouveaux travaux de recherche suggèrent que deux limites supplémentaires sont franchies :
- L’introduction d’entités nouvelles ;
- La perturbation du cycle de l’eau douce, et plus particulièrement de l’eau dite verte (c’est-à-dire les précipitations terrestres, l’évaporation et l’humidité des sols), essentielle au fonctionnement des écosystèmes terrestres. La limite correspondant à l’eau dite bleue (lacs, cours d’eau, réservoirs, aquifères) reste, à ce jour, non franchie.
Deux limites sont toujours, à ce jour, non franchies :
- L’ozone stratosphérique
- L’acidification des océans.
La 9e limite, relative à la charge atmosphérique en aérosols, n’est à ce jour pas quantifiée.
Adapté de : "Azote for Stockholm Resilience Centre, based on analysis in Wang-Erlandsson et al. 2022". Licence CC BY-NC-ND 3.0