Progrès des sciences et techniques, développement de l'économie et augmentation de la production
2. La raison et le progrès
2.1. La valorisation des techniques
La fin de l'époque moderne voit une réhabilitation de la technique (les « arts mécaniques »), jusque-là méprisée par de grands savants et philosophes.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, "l'Encyclopédie" (1751-1772) met les « arts et métiers » au même niveau que les sciences. Ce changement de paradigme intellectuel crée des conditions très favorables au développement de nouvelles techniques et à leur déploiement rapide.
Les premières inventions industrielles, destinées à accroître la production, et qui sont en partie à l'origine de la Révolution industrielle, font leur apparition dans le domaine du textile. En 1733, John Kay conçoit un dispositif pour lancer la navette de tissage à l'aide de leviers de manière à remplacer le tissage manuel. Des machines à filer toujours plus perfectionnées se succèdent : la « spinning jenny » en 1765 (voir ci-dessous), le « water-frame » en 1769 et surtout la « mule-jenny » en 1779.
La Spinning Jenny en action
Du côté de la métallurgie, la technique de transformation de la houille en coke est mise au point en 1735 : elle permet d'obtenir dans les haut-fourneaux une fonte d'une bien meilleure qualité. En 1784 est inventé le « puddlage » qui affine la fonte par brassage à haute température sur feu de coke dans un four à réverbère, ce qui permet de diminuer la consommation en charbon de bois à un moment où se pose le problème de la disparition progressive des forêts.
Mais l'invention capitale est celle de la machine à vapeur en 1769 par l'écossais James Watt. Si ces innovations techniques restent essentiellement cantonnées à l'Angleterre qui a déjà démarré vers les années 1780 sa révolution industrielle, elles posent les bases de la révolution industrielle qui prendra son véritable essor au XIXe siècle.