Géographie et géopolitique des COP
2. Géographie des COP
2.3. Géopolitique des COP
Instituées comme principal cadre-lieu-théâtre de l’orchestration et de la structuration de la lutte contre les changements climatiques, les COP constituent une arène où les États, à travers leurs représentants, débattent, se concertent et négocient les arrangements et les accords internationaux en vue d’atténuer les changements climatiques ou de s’adapter à leurs conséquences.
Au fil des ans, la structuration des COP en tant qu’arène s’est étoffée et s’est alourdie avec une multitude de coalitions d’États défendant des intérêts variés. Conformément à la CNUCC, la trame initiale demeure bipolaire, avec le clivage entre le groupe
des pays de l’annexe 1 et le reste des pays (pays non annexe 1). Lors des dernières COP, 14 coalitions ont été enregistrées et ont pris part aux négociations.
A-B-U (Argentine, Brésil, Uruguay)
Groupe africain : 54 états
AILAC (Asociacion Independiente de LatinoAmerica y el Caribe : Association indépendante de l'Amérique Latine et des Caraïbes) : 8 états
ALBA (Alliance Bolivarienne des Amériques) : 10 états
AOSIS (Alliance Of Small Island States : Alliance des petits états insulaires) : 39 états
Groupe des états arabes : 22 états
BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine)
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Coalition for Rainforest Nations (Coalition des pays de forêt tropicale) : 55 états
Union Européenne : 27 états
Groupe des 77 + Chine : 134 états
Pays les Moins Développés : 46 états
Environmental Integrity Group : 6 états
Like-minded Group of Developing Countries (LMDC - Groupes de pays en développement partageant les mêmes idées) : 24 états
Groupe parapluie : 10 états
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Source : M. Tsayem-Demaze
- groupe africain,
- Alliance Bolivarienne des Amériques,
- Groupe des pays en développement partageant les mêmes idées,
- etc.
Pour faire entendre leurs positionnements et leurs spécificités, les pays en développement ont multiplié les coalitions hétérogènes qui portent leurs voix au sein des COP.
Plusieurs États sont membres de plusieurs coalitions, suivant les enjeux et les intérêts par rapport aux changements climatiques et aux niveaux de développement économique et social :
- Petits États Insulaires en Développement (très attentifs à la problématique de la hausse du niveau de la Mer et aux financements nécessaires),
- Pays de forêt tropicale humide (très attentifs à la problématique de la lutte contre la déforestation et aux financements nécessaires),
- Pays les Moins Développés,
- BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine),
- Pays Arabes,
- etc.
Des États qui sont généralement peu prompts à prendre des engagements conséquents sont membres du groupe parapluie (États-Unis, Australie, Canada, Nouvelle Zélande, etc.).
Quelques États qui ont voulu se démarquer et garder une position neutre sont membres du groupe pour l’intégrité environnementale (Suisse, Corée du Sud, Mexique, etc.).
L’Union européenne participe aux négociations en tant que groupe à part entière, même si chaque État membre participe parallèlement aux négociations en tant que Partie à la CNUCC.

Source : M. Tsayem-Demaze