Présentation du socle S3C

1. Le socle, un enseignement commun

1.5. Un socle pour qui ?

Ce socle s’adresse aux enseignants de toutes les filières et aux étudiants pour les former, quels que soient leurs parcours et leurs disciplines, qu’ils soient à l’université ou en école d'ingénieurs, de commerce, de management,... et les aide à se situer dans les questions actuelles sur la place des activités humaines au sein de l'environnement, les relations entre humains et écosystèmes et l'implication sur nos modes d'organisation des sociétés.

Sur un plan académique, les leçons se situent sur un niveau d'entrée en 1er cycle, pour favoriser le continuum lycée-enseignement supérieur, en parfaite conformité avec les recommandations du rapport Jouzel-Abbadie.

Sur les cinq blocs qui composent le socle, les quatre premiers visent prioritairement les étudiants :

  1. Le système Terre à l’anthropocène
    Le but de ce bloc est de comprendre le fonctionnement du système Terre et son évolution (passée, actuelle, future) en mettant en évidence le caractère inédit de l'évolution actuelle (rythme, grande accélération) et des phénomènes de basculement, en montrant l'origine anthropique de ces perturbations, et en prenant en compte toutes les échelles de temps.
  2. Les relations Humains-Nature(s) en anthropocène
    Le but de ce bloc est d'appréhender la diversité des relations entre Humains et Natures à travers plusieurs approches (historique, politique, économique, sociale, géographique, juridique, culturelle, philosophique et psycho-sociologique et donc comment les disciplines ou les sciences abordent les relations entre les humains et la Nature), de mesurer l’impact écologique des individus et des territoires à travers plusieurs échelles (celle des individus et des ménages, celle des sociétés et celle des organisations et des produits), de comprendre les risques liés à l’accroissement de ces impacts (à travers plusieurs notions clés et en abordant les scénarios et les risques associés, la domination de la nature,...), et de montrer qu’il est possible et nécessaire de retisser les liens de l’humain avec le vivant.
  3. Les modes d’action en anthropocène
    Les inégalités sont au cœur de ce bloc. Les inégalités sont de plus en plus traitées comme le départ de la crise écologique actuelle. C’est un facteur qui va être le plus difficile à résoudre et va contribuer à l’aggravation de la crise : plus on aura des inégalités, plus on aura des problèmes à résoudre la crise climatique. Ce bloc est divisé en 5 axes :
    1. Pourquoi on agit, moteurs de l’action (contours terminologiques)
    2. Qui agit et à quelles échelles (local, global mais aussi interscalaire)
    3. Où on agit
    4. Comment on agit (on ne peut pas être exhaustif, ne cesse de s’inventer)
    5. A quelles échelles (temporalités complexes, ex : catastrophes lentes et rapides, comment répondre en termes de politiques publiques). Les études de cas permettront, pour les enseignants qui le souhaitent, de pouvoir travailler sur des cas concrets.
  4. Les controverses et les récits en anthropocène
    L’objectif de ce bloc est d’expliciter ce qu’est une controverse, ce qu’est un récit, de montrer le rôle de la controverse dans la construction de la connaissance scientifique, de la distinguer des polémiques (stériles quand elles se placent hors du champ scientifique), de donner des exemples de controverses passées et actuelles, des exemples de récits historiques et actuels afin d'apprendre à gérer la controverse, d’identifier un récit dans un discours, qu’il soit politique ou scientifique ou autre, de donner à chacun les moyens de juger, en citoyen éclairé et avec le recul nécessaire, de la pertinence des questions qui lui sont soumises et des solutions proposées.
  5. Quant au 5éme bloc thématique, il s’adresse spécifiquement aux enseignants :

  6. Former pour éduquer à/en/par l’anthropocène
    Le but de ce bloc n’est pas d’amener des réponses toutes faites, mais d’outiller au mieux les enseignants et leur montrer que beaucoup de leurs collègues se posent les mêmes questions et de leur donner la possibilité de trouver des réponses aux questions qu'ils se posent (ex : puis-je rester neutre ?), de savoir quelle posture adopter par rapport à l'enseignement de ces questions, d’anticiper les réactions possibles des étudiants, d’avoir des retours d’expériences ou des exemples d'enseignements mis en place par des équipes pluridisciplinaires en vue de montrer ce qui fonctionne mais également ce qui ne fonctionne pas, et de mettre en avant l’apport indispensable de toutes les disciplines. Les sujets tels que la posture, la neutralité, la légitimité, la déconstruction, du rapport au sensible, au corps, aux émotions, de l’éco-anxiété,... font l’objet de contenus.