Introduction au socle S3C
1. L’habitabilité de la Terre en question
Le changement climatique est avéré et incontestable. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui s’appuient sur une large revue de la littérature scientifique sur le sujet, ont démontré de manière probante le lien entre les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et ce changement climatique, dont l’augmentation des températures moyennes mondiales est un marqueur.
L’accélération de ce phénomène, observée depuis des années, peut se comprendre par le fait que plusieurs indicateurs-clés liés à des activités humaines émettrices de gaz à effet de serre ont aussi augmenté (et continuent de le faire) dans d’importantes proportions : consommation d’énergie, consommation de ressources naturelles, PIB, population mondiale, transports, tourisme, etc.
Cette « grande accélération » a des conséquences significatives sur la composante climatique du système Terre, mais pas seulement. D'autres perturbations, qui en plus interagissent entre elles avec parfois des effets d’emballement, en découlent : pollution de l’air, perte de fertilité des sols, diminution de la biodiversité, pollution et épuisement des ressources en eau, baisse des rendements agricoles, déforestation, épuisement des ressources naturelles, etc.
Parmi ces dynamiques, une fait aujourd’hui l’objet, avec le climat, d’une attention toute particulière. Il s’agit de la biodiversité. Sa dégradation, si elle se maintient ou s’accentue, pourrait menacer ni plus ni moins que l’habitabilité de la Terre pour les humains et bien d’autres organismes vivants. En 2019, le rapport global de l'IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, équivalent du GIEC pour la biodiversité) tirait la sonnette d'alarme : la biodiversité et les services écosystémiques connaissent un déclin global et l'activité humaine en est la principale responsable. Ce déclin s’opère à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier.
Accroissement des activités humaines, changement climatique, érosion de la biodiversité : autant d’évolutions dont l’océan par exemple peut témoigner. Son fonctionnement est aujourd’hui menacé par les pollutions, la surpêche, ou encore l’acidification. Il nous est pourtant essentiel en raison de la grande diversité de services qu’il nous rend : alimentation, stockage du carbone, régulation du climat, source d’inspiration.
Dans ce contexte préoccupant, il est crucial que les Etats, les collectivités territoriales, les politiques, les entreprises, les organisations de la société civile, les citoyens travaillent ensemble et co-construisent des pratiques plus durables, à la fois pour réduire les sources de pression sur les écosystèmes et s’adapter aux changements déjà subis. Si des mesures significatives sont prises dès maintenant, il est encore possible de prévenir les pires scénarios et de préserver un avenir plus vivable, notamment pour les humains.