L'impact du numérique
2. La naissance du web
Le World Wide Web voit le jour en 1992 avec Tim Berners-Lee et son équipe. Ils inventent le système de liens hypertexte qui parachève l’unification des réseaux en un grand objet sur lequel on peut se promener - le cyberespace nommé pour la première fois par un écrivain de science-fiction, Willian Gibson dans Neuromancien - et surtout les bases pour que le réseau devienne cet « instrument fait monde ».
On accède alors à un espace infini !
Aux débuts, l’usage reste encore limité aux chercheurs, programmeurs, artistes et entrepreneurs qui y imprimeront leur marque et en feront un espace d’exception, où les normes de la société de l’État n’ont plus cours et où individu et corps social peuvent se réinventer. L’ailleurs, au-delà de la frontière des pionniers de l’internet se met en place. On y découvre de nouvelles formes de sociabilité - le mot communautés virtuelles apparaîtra en 1992 sous la plume d’un journaliste, Howard Rheingold. Réinvestissant l’imaginaire de la Commune, il décrit alors un espace où les rênes de la société n’ont plus cours, où les gens parlent via des avatars et se libèrent des carcans de l’identité et des préjugés liés aux origines, au genre, à l’âge, à l’apparence physique - les utopies hippies se réalisent enfin. Les relations humaines y sont riches et intenses, il n’y ni chef, ni loi.
Dans la foulée, le 8 février 1996, au forum économique de Davos, John Barlow, ancien parolier des Grateful Dead (groupe de rock phare des années 60 dont le leader était Jerry Garcia), libertarien revendiqué et cofondateur de l'Electronic Frontier Foundation, une association de "défense des libertés civiles sur Internet", propose la charte de « l’indépendance du cyber espace » qui dit :
Toujours le rêve aux commandes !
Aux débuts, l’usage reste encore limité aux chercheurs, programmeurs, artistes et entrepreneurs qui y imprimeront leur marque et en feront un espace d’exception, où les normes de la société de l’État n’ont plus cours et où individu et corps social peuvent se réinventer. L’ailleurs, au-delà de la frontière des pionniers de l’internet se met en place. On y découvre de nouvelles formes de sociabilité - le mot communautés virtuelles apparaîtra en 1992 sous la plume d’un journaliste, Howard Rheingold. Réinvestissant l’imaginaire de la Commune, il décrit alors un espace où les rênes de la société n’ont plus cours, où les gens parlent via des avatars et se libèrent des carcans de l’identité et des préjugés liés aux origines, au genre, à l’âge, à l’apparence physique - les utopies hippies se réalisent enfin. Les relations humaines y sont riches et intenses, il n’y ni chef, ni loi.
Dans la foulée, le 8 février 1996, au forum économique de Davos, John Barlow, ancien parolier des Grateful Dead (groupe de rock phare des années 60 dont le leader était Jerry Garcia), libertarien revendiqué et cofondateur de l'Electronic Frontier Foundation, une association de "défense des libertés civiles sur Internet", propose la charte de « l’indépendance du cyber espace » qui dit :
Gouvernements du monde industriel, vous, géants fatigués de chair et d'acier, je viens du cyberespace, La nouvelle demeure de l'esprit. Au nom du futur, je vous demande à vous, du passé, de nous laisser tranquilles. Vous n'êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n'avez pas de souveraineté là où nous nous rassemblons. Vos concepts juridiques de la propriété et d'expression ne s'appliquent pas à nous. Ils sont issus de la matière, et il n'y a pas de matière là où nous sommes. C'est de l'éthique, de la recherche éclairée de l'intérêt personnel et du bien commun qu'émergera notre gouvernement.
— John Barlow, cofondateur de l'Electronic Frontier Foundation
Toujours le rêve aux commandes !